Extraits :
« Ils savaient où mon travail me menait en ce moment, ils connaissaient mes convictions, mon engagement et nous avions l’habitude d’en parler ; mon métier de journaliste les incitait plus encore à me pousser à défendre les valeurs humanistes auxquelles nous étions tous attachés. […] »
« Sylvie était médecin aux urgences et cela faisait quelques mois qu’elle me disait que les conditions d’exercice à l’hôpital devenaient infernales. Elle était entourée d’une équipe de collaborateurs extrêmement dévoués, mais malheureusement de moins en moins nombreux. Et ceci pour des raisons d’économie et de saine gestion, leur expliquait-on, créant ainsi une situation qui, si elle nuisait totalement à l’efficacité des professionnels, convenait par contre parfaitement à un certain type de gestionnaire, même si elle ignorait au plus haut point ce qui est la matière première de ce métier : la relation humaine. […] »
« […] retrouvant l’énergie nécessaire, elle me dit que nous devrions, comme nos enfants, profiter nous aussi du week-end prolongé qui se présentait pour nous changer les idées, et pourquoi pas aller le passer à Noirmoutier. »
« […] Ce lieu magique qui réveillait des souvenirs communs, une partie de notre patrimoine en quelque sorte… J’avais décidé de me rendre à Livry-Gargan, sur le site de Bralif, une entreprise de fabrication de matériel d’emballage menacée de délocalisation. […] »
« Ils me disaient en effet qu’il y a un an à peine, on les félicitait et leur vantait les mérites et les performances de leur entreprise, et qu’il était difficile dans ces conditions d’imaginer l’année suivante, sans que l’activité n’ait vraiment faibli, qu’on puisse envisager une fermeture : simple question de bon sens. »
« C’est plus fort que moi, me répondit-elle en contemplant le merveilleux spectacle qui s’offrait à elle, quand je suis face à la nature et que je pense aux réflexions que nous venons d’avoir, je ne peux me retenir de rire de l’ineptie des arguments qu’on nous avance. Mais c’est plutôt nerveux, ajouta-t-elle les mains en avant pour me montrer la mer. Regarde, cette beauté et cette force tranquille, ce calme et cette puissance. Il n’y a qu’elle qui puisse nous imposer ses dictats, et qui plus est nous faire savoir, et parfois de façon violente, qu’elle accepte très mal ceux que nous lui imposons. »
« Je goûtais aussi mon bonheur, après ce que m’avait dit Sylvie. Constater que nous avions vécu en prospérant, dans la ligne qui avait été tracée, sans oublier ni trahir l’héritage culturel qui nous avait été légué, c’est-à-dire sans que ce soit au détriment de quiconque. »